1. |
Aux portes de la mer
07:04
|
|||
Aux portes de la mer, tandis que ton corps nu,
emporte ce bras de fer, le son des pas se tut.
Le radeau raidi à perdre l'écume rendra au poème
le fiston à son père et le couvercle à son pot.
Est-ce ton reflet dans mon veston ?
On s'en fiche éteins donc et serre moi encore,
car à l’arrêt, au bout du port ce sera dérisoire,
il n'y a pas de pont.
|
||||
2. |
Sur son dos
05:01
|
|||
S'il m’était possible de manger tout ce qui a du goût
j'aiguiserais ma fine lame ferais briller le fil.
S'il vous plait, avancez donc vous, l'oeil en canon chargé,
en croquant la pupille, c'est mille fois doux ma belle dame.
Et où a mis le ciel tous ses litres et ses seaux?
sans le piston la bielle, le bon compte est zéro.
ou ?, et il amena du sel dans le ruisseau,
du piment dans le miel et ma main sur son dos.
S'il m'était facile de changer ce que je vis en vous,
je polirai mon âme faisant chauffer la pile.
S'il nous faut changer le dur en mou, la rose en pensée,
en passant l'autre coté du fil nul besoin de rames
|
||||
3. |
Lilly
03:13
|
|||
Elle a fait tout de moi ,
un gars étourdi Lilly.
Elle a fait le tour de moi,
de la question aussi.
De tout ça lui ai dit
il n' est pas de raison,
il n'est plus l'heure ici, Lilly.
Elle affaiblit les lois,
en fait des confettis, Lilly.
Une pluie par dessus
rend la chose mignonne.
Essuyant d'un tissu
le pépin qui fredonne,
et qui s'évanouit? Lilly
Lilly réveille-toi,
la colère de là, Lilly,
dissimulait sans nul doute
le poids sourd d’une dette.
T'as des soirs où la route,
n'est faite que d'arrêtes,
petit météorite, caresse ma planète
|
||||
4. |
L'arbre
06:36
|
|||
Ne me raconte pas,l'histoire de l' arbre, plus haut que tous les arbres.
Peine à apprivoiser,le bout froid de mes pieds,
debout face au détroit, deux bouts qui ne s'assemblent pas.
Et s'il m'arrivait, comme ce train de Pologne,
dans mes sombres pupilles, de voir à l'horizon
s’étirer vers le ciel, ou des bouts de chiffons
faits de tes bas de soie que tu ne porteras plus
que dans nos souvenirs, perdus et taillés
dans l' écorce si dure qui enferme en cernant
le sucre et le moisi de cette confiture.
Ne me raconte pas, cette histoire de l'arbre,
plus haut que tous les arbres qui donne la mesure et te fiche le vertige
bien que tes plumes d'or, tes plis et tes coutumes, ton nord
« Et si », je hais ces mots, d'ailleurs comme « mais »
ça me brouille l'écoute et fait piquer les yeux,
c'est tellement plus à pic de devoir dire ‘A dieux’.
Alors je monterai, à la mémoire vive, passant de branche en branche
et plus de rive en rive. Caressant les nuages bouffant la canopée,
les racines ont de l'âge, là j'ai, témoin du temps, besoin de tant d’élan.
Je te raconte à toi, qu'on a semé cet arbre plus haut que tous les arbres,
qu'on a beau regarder, gratter les ongles au sol,
quand la graine a germé les fouilles ne se font plus à genoux et courbé,
mais bien dans l' auréole dessinée par nos cils, nos seuls confidents
qui font de nos regards un chemin de travers qui nous mène tout droit
à l'instant pile exact, la virgule prêt ou, au confluent des êtres.
Le tremblement du sol fait sourire la cime les oiseaux y sont bien,
produit de l'air aussi alors saluons le
|
||||
5. |
L'eau
06:12
|
|||
Lola porte ta robe rose, ta parure de marguerites,
l'eau la rend plus magnifique
encore quand des gouttes l'arrosent.
Lola pose tes doigts de verre
dans le moteur du marteau,
tôt ou tard le coeur à l'étau
ta roue voilée tourne à l’ envers.
Lola demande à sa glace si la locomotive l'attendra,
l'origine de ce grain au bras ou si un litre tient dans une tasse.
Alors là l'orée toi te tente, entre l'eau, la forêt, le feu.
Frissonnes ou pas, importe peu, dans la côte t'aimes la descente.
Lola lune, les fusées volent à ton orbite.
Ca les rend folle tant tu cours vite.
Lola lune, les souris dansent, le chercheur dort
et le chien pense au désaccord.
Mais Lola lit entre les lignes les lettres inconnues du bataillon,
mine de main, doigts de crayon, envole toi à dos de signes.
Quand Lola lèvera les yeux le haut le bas importe pas,
elle respirera qu'au fond du soi la frontière n'est pas au milieu.
Lola s'évapore en proses, une perfusion de parfaits rythmes.
De cette goutte naît la pépite, alors je guette lorsqu'elle se pose.
L'eau l’ a mouillée, le vent la sèche, la terre portée ses petits pas.
La flamme dans ses yeux se noie, dans la bougie cherche la mèche.
|
||||
6. |
La traversée
06:08
|
|||
Bienvenue dans cette carlo deux pièces cuisine,
bien, veux-tu bien m'accorder d’affûter tes canines?
Bientôt je nous tirerai de ce satané trou,
sors ton trousseau de fête et huile tes genoux.
Je nous vois sur la route, la scène serait écrite,
au levé de soleil, trois coups de dynamite.
Misons qu’à chaque pas l’autre en redemande,
on partirait de Sète, Foix, Caen, Troyes ou de Mende.
Sur la banquette arrière le vide serait de mise ,
a presser l’essentiel on oublie les valises.
Oublier sans regret, c’est bien un acte en somme
tout fait de fil doré, une perle dans la pomme.
Je crois en cette allure aux airs de velours,
et crains les marches arrières en forme de détour.
Tout remonte à mesure que le convoi dévale,
plus une goutte manque au débit du canal.
On ouvre maintenant la carlo deux pièces cuisine ,
et face à nous le vent se lèche les babines.
Permettez moi peut-être de vaciller parfois,
chaque coup s’accumule et pète en une fois.
Les cils à peine mouillés accordent aux paupières
qu’après la traversée peut être le désert.
et donc, devons nous? rien de ça imagine,
nous avons bel et bien affûté nos canines.
|
||||
7. |
La mesure
04:18
|
|||
Mon maitre, à panser vos peines,
à peine vous vivez, vide et tout plein de haine,
le cœur dans les pieds, et les pieds dans la benne.
A être le fils de ton père, le garçon de maman,
le mal a dû se faire, la dame du dedans.
Belle poule cherche dent, dans ton pouls cherche la perle,
qui te gonflera d’élan, d’ailes , de rouge et de Rimmel.
Jeune homme coincé en bas de page, juste après la virgule,
ils passent le cirage, la rage en majuscule. Je t'ai vu rester sage.
A être aussi dur que fier, plus poli qu'un caillou,
t'as vu partir ton père cachant tes rêves fous
au fin fond de la mer
|
||||
8. |
Violette
05:43
|
|||
Elle a vu de la vie de là-haut, dans son lit, étendue, Violette.
Elle a cru que les plis de sa peau,
sous l'appui de mes mots se délitent.
Elle avoue qu'elle a cru ses envies,
qu'elle a dû rabougrie compromettre,
quand le rouge et le bleu, qui de rage en ses yeux, se permettent.
Elle a vu de la vie de là-haut dans son lit étendue Violette.
Elle sent que de loin, la chaleur a du moins
que la lune en chemin en moins net.
Elle a dû à tout prix dans son dos fait de frissons
dessiner des ponts et des crêtes.
Par deux coups de ses doigts un bateau
fait de traits, les deux bouts du détroit se touchaient.
A l'avis de sa vue, aussi de ses démons,
elle a dû à demi admettre
qu'à la croisée des mots et des coups de crayons
le fond n'a plus de fond Violette.
Elle a vu de la vie de là-haut dans son lit étendue Violette
|
||||
9. |
Juste là
05:06
|
|||
Jusque là, j'ai pressé le citron du bout des doigts.
Sentir sans tirer les bras, las de ces regards qu'on n’ entend pas.
Juste là, j'ai contemplé le blanc sans dire quoi.
S'empilent sans piler la noix, les mots de moi à toi libre de droit.
Jusqu'ici, le jus de ta venue donne à la mie
cent mille sens mi-interdits, mystérieux, mi-délicieux, pardi.
Jusqu'au bout, je construirai un palais en sucre roux.
La grue, l'agrume fout un goût à la douceur d'un rendez vous
|
||||
10. |
Les pieds sur la rive
10:56
|
|||
Il part chaque matin, bien décidé à écouter les cœurs,
les maudits de tout un chacun, les mystères du sang, des heures.
L'or brille même rouge, la pupille enferme la tourmente.
Flot de larmes, jus de courge, l'eau salée élégante.
Bien choisir de quel œil regarder par la fente.
Il part chaque matin, bien tenu de ramener le beurre.
Même parfois laissant sur le chemin, les mystères du vent, du cœur.
L'eau coulera longtemps, la branche elle, restera bien cassante.
J'ai rangé, bien en rang, les baisers qui me tentent.
Mieux vaut rougir que regarder la pente.
Et pourtant, il en a gros le cœur.
C'est bien dedans qu'on voit si tout s' éclaire.
Pour le moment, la lumière est bien vive,
l'éclair à l’intérieur, et les pieds sur la rive.
|
JasperJasmin Cluny, France
JasperJasmin est un la rencontre entre un batteur et un guitariste-auteur-compositeur lors de l’hivers
2015
« - ça te branche on monte un duo? guitare, batterie, simple, vibrant.
- Carrément! depuis le temps qu’on se connait.. on jouerais quoi?
- J’imagine un slow!… chaud, sensuel, avec des roulements longs d’un kilomètre, un peu comme dans la ford mustang de Gainsbourg… tu vois? »
... more
Streaming and Download help
If you like JasperJasmin, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp